Barnard Muller

Dans tout who’s who, un décryptage du code barre figure dans les passages obligés raison pour laquelle une évocation digne de ce nom ne peut pas y échapper.

Naissance: 24 juin 1953 à Reconvilier – Originaire de Bonfol – enfance et parcours scolaire dans le Jura Bernois (ce qui ne doit pas être pris comme une circonstance atténuante).

Au Val-de-Ruz depuis 1981 à Chézard-St-Martin avec Marlyse – libre maintenant de toute contrainte éducative. Il a donné!

Ne pas être réducteur, c’est poser ou coucher sur le papier des caractéristiques de la personnalité du sujet sans prétention de synthèse.

Si l’Eglise a ses Saints, Saint-Bernard de Chézard représente la sensibilité animiste d’un monde spirituel moins cloisonné. Il se retrouve souvent en communion avec Dame nature. Coiffé d’un grand chapeau noir et muni d’un grand bâton (ce n’est pas une crosse d’évêque), la cueillette de champignons permettant d’ailleurs une nourriture terrestre.

Pascal disait: « La chasse est plus importante que la prise ». Bernard, homme de projets, apporte son fagot à l’humanité par touches successives. Une fois un projet terminé, il ose s’en éloigner, il obéit à l’un de ses traits de caractère (il est ainsi fidèle) il sait que le travail est de bonne facture, la mission a été menée avec honnêteté et la sagesse lui permet de rompre.
Dans les multiples facettes de ses activités, il en est de même, il y a les objectifs de départ et la détermination de la durée. Cette approche lui donne de la sérénité lorsqu’il approche du terme.

Il n’est pas possible d’évoquer toutes les activités et réalisations de cet « ermite solitaire », mais citons: la création du design de la montre swatch, les éditions de la Chatière, son engagement en politique (c’est un peu Monsieur Raspoutine), Espace Val-de-Ruz…

L’être humain est aussi fait de la poussière des autres et ces poussières qui viennent se coller sur nous sont des liants de notre condition terrestre. Merci à sa compagne d’avoir saupoudré Bernard de poussières dorées.

L’enthousiasme, le positivisme, l’élan généreux, voici de bien belles notions, mais dans l’application de ces valeurs, il est parfois difficile de devoir digérer la déception, la trahison et la naïveté. C’est un lourd travail et Bernard n’y échappe pas. Bernard devient alors l’écorché et il parvient à sublimer cette blessure par de nouveaux projets de plus en plus pragmatiques. Il est proche alors de la morale d’Aristote par la prise en considération de l’autre et le devoir consensuel.

La connaissance de sa Terre lui permet d’approcher l’autre, la plante doit être bien enracinée, elle peut alors bénéficier du rayonnement solaire que va lui donner verticalité.

Bernard, c’est un ami.

Pierre-Alain Kramer

23/12/14