Marlyse Schmid

Vaudoise du Pays d’en Haut, née à La Forclaz, Marlyse Schmid est directement impliquée, une première fois, dans la création… la création d’une entreprise jurassienne de machines industrielles à sérigraphier.

Les circonstances de la vie, un goût certain pour l’expression et l’action, favorisent chez elle de nouvelles orientations dans un nouveau cadre de vie, à Chézard-St-Martin. Elle donne alors libre cours à sa fringale créative, rayonnant du Centre jurassien de la Gravure à Moutier, alors sous la direction de Max Kohler, à la Fonderie Reussner de Fleurier où elle fait exécuter des sculptures de bronze. Elle participe à quelques expositions collectives, sans plus.

Cependant, à la fin des années septante, elle s’associe avec son compagnon, Bernard Muller, pour ouvrir un bureau de graphisme et de conception de projets. Très vite, c’est le succès puisque de 1981 à 1986 Schmid & Muller sont choisis pour imaginer et exécuter le concept visuel de la Swatch (350 000 000 d’exemplaires à ce jour). Simultanément à ce mandat mirifique, les créations se succèdent et l’activité du bureau se diversifie en s’orientant de plus en plus vers l’édition et la réalisation graphique de livres d’art.

Mais les vieux démons n’étaient qu’assoupis. Curieuse de tout, alerte et réfléchie, Marlyse Schmid prend le temps de revenir sur ses prémices velléitaires. Elle ressent profondément la nécessité de l’introspection et le besoin d’exprimer, par des moyens plastiques, certaines choses importantes restées jusqu’alors enfouies en elle. Elle s’aventure entre papier et acier, au mépris du risque. La galerie 2016 relaie et lui offre sa première exposition particulière.

Alain Petitpierre

CERTITUDE 2008 métal – acryl 52cm X 52 cm

PIONS BLEUS 2009 métal – acryl 52cm X 52 cm

L’œuvre d’art est a priori le résultat d’un cheminement intellectuel puissamment charpenté ou découlant d’une succession d’actes spontanés qui débouche sur l’émotion. Mais au-delà du fortuit, des critères de choix s’imposent à chaque instant. Marlyse Schmid travaille en laissant aller son intuition tout en la modérant, la structurant, l’apprivoisant. Sa quête des matériaux lui sert d’amorce. Elle part à la rencontre de supports ferreux qu’elle recueille au gré de ses balades; elle les martèle, les dompte, les cadre. Elle y joint ensuite du papier, celui qu’elle fabrique inlassablement avec des fibres végétales diverses, des chiffons d’autrefois. Elle crée ainsi des rames somptueuses au toucher velouté ou râpeux qu’elle plie, froisse, boudine au gré de sa nécessité. Chacune est unique, née d’une recette sans cesse renouvelée. Elle entremêle ensuite ces éléments pour faire émerger des ensembles solidement structurés où l’antagonisme des matières retenues évoque à la fois l’éphémère et la durabilité. Elle complète sa démarche par une action picturale, apportant discrètement des touches de couleurs ou des objets récurrents. La plume s’oppose dès lors aux morceaux de barbelés. Les barbes de l’une tendent à l’élévation, celles des autres à l’enfermement. Symbolique duale de l’envie d’évasion et de l’enracinement. Sa démarche, mi-sculpture mi-tableau, débouche sur des tensions matérielles qui ne laissent pas insensible. Celles-ci constituent un univers particulier qui mérite attention. Le premier coup d’oeil vitement jeté, doit dès lors céder sa place à une attention plus soutenue. Une synthèse s’élabore. L’émotion entre en jeu. L’ensemble devient œuvre d’art. Patrice Allanfranchini

ABÎME 2009 métal, papier japon, acryl 58 cm X 58 cm

JALOUSIES 2009 métal, papier japon, acryl 52 cm X 52 cm


« Cheminement »
2003 métal – papier mixte 61 X37 cm

Ici le lien pour l’Hôtel de Ville d’Yverdon
http://www.expo-hdv.ch/web/index.asp